mercredi 31 juillet 2013

Ashes to ashes

Le mercredi 17 juillet, Serge Vacher est décédé. Il était à la retraite depuis 12 jours et buvait une bière sur une plage, en Espagne, avec Nadine, son épouse. Le jeudi 25, il est vraiment parti ; même si, ce soir encore, on est plusieurs à ne pas le réaliser tout à fait. Quelque chose cloche. Beaucoup de choses vont clocher dorénavant. On a perdu un pote et tout ce que peut impliquer ce terme. Un mec avec qui il était plaisant de parler, de rire, de boire un coup et de refaire le monde, en sachant bien que le monde aurait la même tournure déplorable le lendemain. Serge était réputé pour savoir modérer les conflits quand ils survenaient, sans pour autant cesser de défendre les idées qui l'animaient par dessus tout. Il n'essayait de convaincre personne ; il était seulement là quand il l'estimait nécessaire, ou quand il était question de contribuer à un événement pour le plaisir, par passion. On se prenait la tête, parfois, mais ça ne finissait jamais mal. Il y a plein de romans qui finissent bien, quoi qu'il se passe au cours du récit. C'est une forme de morale, ou simplement de règle : les méchants doivent nécessairement finir derrière les barreaux. Il s'agit là d'un leurre, voire d'une imposture, car une fois le livre refermé, on s'aperçoit rapidement que le monde grouille toujours de truands en liberté et d'injustices de toutes sortes. Le livre nous a menti – ou bien il a alimenté notre naïf espoir d'un monde meilleur. Mais je digresse. Enfin, pas vraiment. Je parlais de polar. Et le polar était cher à Serge. Une métaphore, sans doute, puisque tout y finit souvent bien, et Serge n'a jamais renoncé. C'était un mec qui véhiculait une certaine forme d'espoir, mais pas de l'illusion, en revanche. Nuance. Mais Serge Vacher est une histoire qui finit mal.


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