jeudi 1 mars 2012

Petits orages d'hiver

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Le mois de mars est déjà là, et des milliers de grues survolent actuellement certains secteurs de la région du Limousin, de nuit comme de jour. La page février se referme.

Elle fut marquée par de très bonnes critiques du roman Recluses, de Séverine Chevalier, et pas seulement dans le réseau du roman noir. Cela dit, nous n'avons rien fait pour qu'il s'en contente. Trop noir, ont dit certains. Pas assez polar, ont dit d'autres. Inoubliable, saisissant, décapant, a-t-on pu lire encore.
Et si le roman semble marquer profondément des lec(trices)teurs, il arrive aussi qu'il tombe des mains d'amateurs du genre noir. Les voies du polars sont impénétrables. Les commentaires et les critiques sont par ailleurs sans nuances : c'est noir ou c'est blanc. Jamais tiède. On ne peut que s'en réjouir, et Recluses a réellement débuté son voyage ce mois-ci.



Février fut également marqué par le refus de la ville de Limoges d'inviter Séverine Chevalier au salon Lire à Limoges 2012. Nous l'avons largement fait savoir, et nous remercions ici toutes les personnes, mais aussi les associations et les organismes qui ont partagé et relayé notre étonnement d'abord, et notre indignation surtout, à leur façon.
La réponse officielle et définitive à notre réaction nous est parvenue ce mardi 28 février par voie postale : Séverine Chevalier ne sera pas présente, ni les éditions Ecorce, d'aucune façon, sur le salon qui, cette année, devrait honorer le polar (mais nous venons de dire que le roman de Séverine n'en était pas vraiment un, alors n'est-ce pas dans l'ordre des choses, au fond ? Disons-nous cela, et regardons passer les grues).

Mais la réponse esquive la question du thème (probablement embarrassante), tout comme elle contourne l'erreur qui a pu être commise à l'origine, lors de l'examen des courriers adressés à la ville de Limoges par des centaines d'auteurs et d'éditeurs (comme tous les ans), dont d'autres se sont indignés aussi.
Aucune allusion n'est faite, au final, aux deux raisons qui nous ont poussé à réagir vivement à la première lettre de refus qui nous fut adressée, si impersonnelle et dénuée d'arguments qu'elle était, le 4 février dernier.
La réponse définitive s'appuie sur des restrictions budgétaires dues à la crise économique (nous savons bien tout cela, monsieur le Maire) et sur le manque de places (le chapiteau du salon ne sera pas divisé en deux pour autant, à notre connaissance).

Nous déplorons l'absence de Séverine sur ce salon.
Elle n'aurait sans doute pas dédicacé (vendu) 500 romans à cette occasion, certes, mais la question du chiffre n'a toujours pas intégré nos priorités. Nous défendons des auteurs et leurs romans ; pas des codes barre et des tiroirs-caisses.

Et pendant ce temps, les grues passent. Magnifiques. Indifférentes.
On a envie de les envier.
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